CR SaintéLyon 2009

Samedi 06/12/09 19h, Patrice, Damien et moi descendons de la navette qui nous a amené de Lyon à St Etienne.

Nous nous engouffrons dans le parc des expos pour retirer nos dossards.

Surprise. Nous sommes au milieu de cochons, moutons, ânes et vaches. En fait, ce hall accueille le salon de l’agriculture ce week-end. La SaintéLyon, c’est le hall voisin. Cela nous fait bien rigoler. Vision inattendue et un peu surréaliste.

Une fois les dossards retirés, il nous reste 4h à patienter avant de prendre le départ (minuit).

Ce hall est bondé de coureurs solo et relais. Il y a beaucoup de bruits, la sono est forte, difficile de se reposer et de se concentrer sur ce qui nous attend : 69km 1400m+/1800m-

 

23h, nous déposons nos sacs dans les bus qui les achemineront à Gerland. Nous avons perdu Damien. Patrice et moi patientons en assistant à la remise des prix du salon agricole.

Show à l’américaine, musique à donf, lights, lasers, speaker à fort accent canadien véritable cow-boy. C’est une vendéenne à « forte puissance laitière » comme l’a décrit le speaker qui l’emporte. Nous observons au milieu d’un stand de brosses et rouleaux qui équipent les étables pour que les vaches se frottent les flans et le dos.

 

23h30, nous retrouvons Damien sur la ligne de départ. Nous sommes bien placés, derrière Christophe Malardé et près de Laurent Brochard. Michel Delorre, 73 printemps, 8 fois vainqueur et 23 participations nous rejoint. Il ne semble pas en forme mais terminera en un peu plus de 11h, bravo !

 

Minuit, la course part très vite. Les 6 premiers kilomètres sont plats et sur route. Damien me lâche dès le 2nd kilomètre. Je me laisse distancer.

Je passe le 5ème kilomètre en 22’12, c’est bien assez vite, il reste 64km.

Pour sortir de Saint Etienne, des panneaux publicitaires annoncent le salon de l’érotisme pour le week-end suivant au parc des expos. J’aurai autant apprécié que le salon de l’agriculture. Dommage !

Vient alors la première difficulté : 3km sur route, à très fort pourcentage.

Ma foulée est efficace, je reprends beaucoup de coureurs, dont Cathy Dubois, sans forcer.

 

Km9, premier chemin, j’allume ma frontale. Le sol est moins gras qu’en 2008.

Km16, St Christo, 1er ravito, 1h15 soit 4’ de moins qu’en 2008.

Il faut gérer les premières heures puis s’accrocher et être prêt a se faire mal pour regagner Lyon en bonne position.

 

Mais où est donc Damien ?

Il a les moyens d’être devant et de me prendre du terrain jusqu’au km30. Je ne dois pas être surpris de ne pas le revoir avant Soucieu au km45, au plus tôt.

 

Depuis le 1er ravito, je fais le yoyo avec le dossard 5547 (Serge Reverchon).

Km30, tout va bien, les conditions sont idéales. Temps clair, peu humide, terrain peu gras.

J’ai 6’ d’avance par rapport à 2008, je dois pouvoir faire mieux que 6h00’30.

 

Km35, un petit coup de barre. Pendant un instant je crains d’avoir envie de dormir. Mais non, je dois juste gérer un passage un peu dur physiquement. Je ne m’inquiète pas et soigne mon alimentation. Je profite du ravito pour faire le plein d’un bidon de Thé léger mais tiède.

L’an dernier, j’avais souffert du km28 au km40 environ avant de me reprendre.

 

Km40, j’ai perdu quelques places mais la forme revient. Je retrouve des jambes et des sensations.

Je me suis faut un nouvel ami, le dossard 72 (François Grangette).

Nous sommes dans le même tempo. Il me laisse mener sur le plat et dans les descentes. Je m’accroche à lui dans les bosses.

Echange sympathique et dans les règles de bons procédés.

 

Peu avant Soucieu, je reconnais l’endroit où l’an passé le premier relayeur m’avait doublé.

(Les relais partent 1h après nous) C’est bon signe.

 

Km45, j’ai 3’ d’avance sur 2008. Ravito express, 2 tranches de saucisson pour le sel, de l’eau et du thé. Dossard 72 me grille la politesse au stand. Je le rejoints en sortant du village quand me double le premier relayeur.

 

Km48, je mène dans la descente, mes appuis sont fermes et sûrs, signe d’un bon état physique, même si les quadriceps se font sentir. J’analyse constamment ce genre de sensations pour savoir si je dois accélérer, maintenir mon rythme ou me relâcher un peu. J’essaye d’anticiper la fringale ou hypoglycémie en mangeant un peu de solide (1/3 banane ou ½ gel).

 

Km50, 2 amis à lui nous encouragent. Ils sont fous de joie et nous accompagnent 1km.

Nous sommes environ à la 60ème place.

Km57, Ravito de Beaunant. Numéro72 me lâche en remontant le long de l’aqueduc romain.

La pente est vraiment très raide. Le faux plat qui suit est très long.

J’aperçois un coureur allongé perpendiculairement à la route les talons sur le bord du trottoir, tétanisé par de vilaines crampes. Imaginez la scène.

Ste Foy les Lyon, l’approche de Lyon.

Bientôt la nouveauté 2009, l’ascension vers Fourvière.

D’un coup le doute m’envahit. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu de balisage. Il m’avait d’ailleurs semblé sommaire et peu visible par endroits. N’aurais-je pas du tourner à gauche et prendre la série de marches il y a quelque centaines de mètres ?

Je me persuade que non.

Ouf ! Un panneau, je quitte le circuit de l’an passé. Au dessus de moi se dresse Notre Dame de Fourvière illuminée.

Une succession de rampes très raides me hisse au sommet.

Il faut maintenant redescendre par des marches et d’étroites ruelles (bouchons lyonnais)

 

Km62 (environ 5h30 du matin) un relayeur me double (ils ont des dossards rouge, facilement reconnaissables).

Il s’engouffre dans une série de marches très raides quand 4 jeunes éméchés l’injurient faute de l’avoir entendu arriver. Je crains de devoir passer en force et m’y prépare. Trop occupés a l’insulter, ils ne me voient pas passer sur la droite. Tant mieux !

 

La Saône, sa passerelle rouge, Place Bellecour, les rues pavées, je descends sur le quai qui longe le Rhône. Encore 4km, je relance mon allure.

Encore 800m, un dernier coureur à reprendre.

La dernière ligne droite, le tapis vert, j’entre dans le palais des sports, l’arche d’arrivée. Enfin ! Le speaker me félicite pour mon finish.

6h08'58, le détour sur Fourvière m'empêche de faire mieux qu'en 2008.....qu'importe.
Je m’écroule sur un fauteuil.

J’échange quelques mots avec mon voisin qui termine une interview pour « Jogging Magazine » avant de m’apercevoir qu’il s’agit du champion du Monde 1997 de cyclisme sur route, Laurent Brochard.

 

Damien ne tardera pas à franchir la ligne d’arrivée. Je l’avais doublé sans m’en apercevoir vers le 11 ou 12ème kilomètre.

 

Objectif atteint, saison terminée.

 

La SaintéLyon est vraiment un bel Ultra, mi-route, mi-trail.

Ca vaut vraiment le déplacement, je vous le recommande.

Après 2008 et 2009, jamais 2 sans 3 ?

 

Manu

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